Créé le 9 février 2019 au Théâtre Jean Vilar à Vitry sur Seine
Un lieu a priori banal peut-il devenir le plus bel endroit du monde ?
Nous sommes quelque part en Europe, aujourd’hui, dans un lieu “hors monde” – c’est-à-dire sorti de son agitation, mais aussi de ses règles et obligations. On y accueille un nouveau venu sur le quai d’une gare, selon un protocole enthousiaste. Celui-ci appréhende le lieu, découvre qu’il agit sur la sensibilité des résidents et participe petit à petit à leurs activités, qui révèlent toutes une capacité d’étonnement et d’émerveillement. L’imaginaire y est étrangement décuplé ; d’autres époques, des récits et des rapports à l’Histoire surgissent.
Influencés par la lecture du roman de Thomas Mann La Montagne magique, c’est à un genre de “conte réaliste” que nous invitons le spectateur, en y assumant le plaisir d’une narration. Par un rapport au temps particulier, ainsi que par une délicatesse de langage et de rapports humains, le plateau révèle une communauté improbablement sortie de “l’embrouillaminis des affaires”. Comme si cette communauté s’était mise en retrait du monde pour pouvoir l’observer d’un autre point de vue ; retrait qui exprimerait alors moins la fuite que le désir d’un dialogue neuf avec le réel.